* Certaines miniatures illustrant l’article ne sont pas de Dan Ohlmann.
Dan Ohlmann est le père du Musée de la Miniature et du Cinéma de Lyon. Nous l’avons interrogé sur son travail.
Comment et quand avez vous découvert la miniature ?
Dan Ohlmann – J’ai travaillé 17 ans en tant qu’ébéniste et décorateur intérieur, puis en 1985 j’ai découvert la miniature par l’intermédiaire des décors de théâtre. Les metteurs en scène ont besoin de plans et de maquettes.
À quoi ressemble un emploi du temps de miniaturiste ?
Dan Ohlmann – Le matin je m’occupe du musée et l’après midi je travail sur des plans, des prototypes et des montages.
Au musée, une salle entière est dédiée à vos miniatures. Où trouvez vous votre inspiration ?
Dan Ohlmann – C’est une inspiration contemplative. Il y a des endroits qui me touchent et qui représentent bien la chaleur humaine. Je prend un millier de photos, je prend des mesures, et je fait des croquis dans un soucis de réalisme. J’aime les lieux très fantomatiques.
Où vous procurez vous votre matériel ?
Dan Ohlmann – Chez les marchands de matériaux. Tout se trouve dans le commerce. J’utilise des pâtes à modelage, du bois, du noyer, du chêne, du siliconne….
Quels sont les thèmes, sujets et époques que vous préférez aborder ?
Dan Ohlmann – J’ai beaucoup d’affection pour les lieux de la vie courante, là où il y a du touchant.
La miniature est une discipline assez rare. Où trouver en Europe et dans le reste du monde des expositions ou des associations de miniatures ?
Dan Ohlmann – C’est vrai qu’il y en a très peu. Il y a un musée à Montélimar que j’ai ouvert il y a plusieurs années, mais il y a surtout des miniatures de performance (avec moteur…).
On en trouve en revanche aux États Unis où ils sont très intéressés par les façades d’intérieur. Il y a notamment des miniatures au musée de Chicago.
Pourriez vous évaluer le temps passé à réaliser un diorama ?
Dan Ohlmann – Il faut compter 7 mois minimum. Certains peuvent me prendre moins de temps comme la prison de St Paul qui aura demandé 4 mois de travail car j’ai pu réaliser quelques moulages.
Du côté de la peinture, quels sont les méthodes et outils que vous utilisez ?
Dan Ohlmann – Je travail à l’aérographe et à l’acrylique car elle est très adaptée aux produits que j’utilise. On ne peut pas tout mélanger et il faut un choisir un ensemble de matériaux qui aillent ensemble.
Comment vous ai venu l’idée de fonder le musée de la miniature et du cinéma ?
Dan Ohlmann – Peu de temps après avoir commencé, en 1986, j’étais le premier miniaturiste en France et je suis souvent passé à la radio et à la télévision. J’ai eu alors beaucoup de contacts qui ont donné naissance au musée. Il y a des gens qui échangent et lancent des projets pour améliorer leur existence, c’est remarquable.
Auparavant j’avais déjà créé en 1986 le 1er festival de la miniature à Montélimar. Il dura plusieurs années.
On retrouve au musée de nombreux costumes et objets liés au cinéma. Êtes vous cinéphile ?
Dan Ohlmann – Le cinéma est ma deuxième passion. Je suis passionné par les maquettes de cinéma et en 1988 j’ai pu rencontrer l’équipe de George Lucas qui travaillait pour la saga Star Wars. Chaque année et depuis 23 ans des membres du musée vont aux Studios de San Francisco et Los Angeles.
Quel est votre meilleur souvenir dans le monde de la miniature ?
Dan Ohlmann – Ce sont des souvenirs différents. Pour réaliser sa maquette je suis resté une semaine au Restaurant Maxime à Paris, ce fut une véritable aventure ! J’ai pu apprendre à connaître le personnel et de cet établissement et ce fut une belle expérience. Le temple Bouddhiste est également un très bon souvenir : Je suis resté 15 jours au Japon.
Dans quelles conditions travaillez vous ? Avec un fond sonore ?
Dan Ohlmann – Oui, avec de la musique qui me permet de me décontracter et de bien accompagner mes gestes.
Est-ce qu’il y a quelque chose de particulièrement difficile et compliqué à réaliser dans une miniature ?
Dan Ohlmann – Non, j’ai abordé de nombreux thèmes différents, mais cela devient par contre plus difficile si il y a un personnage à faire.
Quels sont le émotions et sentiments suscitées par les miniatures ? Je pense à la piscine.
Dan Ohlmann – La piscine c’est amusant ! Je ne fait jamais de personnages car je veut que l’individu rentre dans le lieu pour s’y sentir vivant. Sur certaines miniatures j’ai retranscrit des sentiments personnels. Le 25ème étage de New York est par exemple tiré d’une expérience qui m’est vraiment arrivée. Alors que je me trouvais dans le couloir de ce même étage, la lumière s’est soudain éteinte et l’ascenseur, en s’ouvrant, émis un jet de lumière assez fantomatique.
Est-ce que récemment, une œuvre, un film, une musique, une sculpture… vous as profondément marqué ?
Dan Ohlmann – Il y a le film De Rouille et d’Os de Jacques Audiard récemment sortit au cinéma. Je préfère les films d’auteurs et le cinéma intellectuel au cinéma de spectacle et d’action. C’est le monde du cinéma qui me marque. Dans la miniature on a récemment reçu un Alien de 1 mètre de haut et de près de 6 mètres de longs. Les américains sont doués et font des choses vraiment époustouflantes.
Quelle est l’œuvre dont vous êtes le plus fier ?
Dan Ohlmann – J’aime beaucoup la cantine des années 80.
Vous connaissez un peu la figurine ?
Dan Ohlmann – Oui, j’adore la figurine mais on ne peut pas tout faire dans la vie. Il faut faire un choix. Dans la figurine j’aime beaucoup les pièces à cheval.
Pour finir, auriez vous un mot à dire ou un conseil à donner à quelqu’un qui aimerait s’initier à la miniature ?
Dan Ohlmann – Qu’il se lance ! Il faut aussi faire attention à se procurer de très bons produits et à bien se renseigner.
Si vous voulez en apprendre davantage sur l’art de Dan Ohlmann et le musée qu’il a fondé, n’oubliez pas de lire notre reportage et de vous rendre sur le site du musée.
* Précisions : Certaines miniatures illustrant l’Interview ne sont pas de Dan Ohlmann.
- La buanderie est de Marina Command.
- La librairie est de Françoise Andrès.
- L’escalier en ruine est de Laurie Chareyre.




















Hé bien, encore une super interview !
Tu ouvres notre esprit figuriniste à plein d’autres disciplines voisines et c’est vraiment très bien vu. Bref, une super idée, une super réalisation et en plus ça devait être super intéressant de discuter avec ce monsieur. Vivement la prochaine !!!!
Merci Antoine, ce fut une très bonne expérience pour moi, j’ai beaucoup aimé préparer mes questions et chercher à découvrir la persone et son activité.
Bonjour Cyril,
Je rejoins l’enthousiasme des commentaires précédents : on sent dans le fil de vos questions que vous avez cherché à « extraire » l’émotion de M. Ohlmann. Moi-même journaliste pour un magazine professionnel, j’aurais également aimé poser quelques questions à Dan sur son intérêt probable pour les miniatures à thématique automobile. Mais je ne parviens pas à obtenir de contact. Auriez-vous la gentillesse de me conseiller ? Par avance, je vous remercie et vous souhaite une excellente continuation. Delphine LAURE
Bonjour Laure et merci beaucoup pour ces mots,
J’avais contacté dan ohlmann par le site internet du musée, à cette page : http://www.museeminiatureetcinema.fr/contact.html
Je leur ai écris à leur adresse mail : contact@museeminiatureetcinema.fr, de laquelle ils ont ensuite répondu.
Bonne continuation dans votre travail.
Génial!
Coool ca
Très sympa cette interview, une bonne démarche en tout cas. Ça me donne encore plus envie de m’y rendre, à ce musée.
J’ai vraiment accroché au princpe de l’Interview et j’en prévois de nouveaux, je suis content si il t’a plu !