Le Crystal Brush s’est tenue le même week-end que Montrouge, les 5 et 6 avril lors de l’Adepticon. Le concours nous a réservé, après le grand cru de 2013, à nouveau un grand spectacle. Retour sur les gagnants et les figurines marquantes.
Première place

C’est la peintre américaine Marike Reimer qui termine à la première place, après avoir déjà remporté le concours en 2011. C’est avec une Kraken’s Mistress qu’elle s’est à nouveau imposée devant le public et le jury. Les photos ne nous permettent pas d’apprécier pleinement la peinture, que nous imaginons pourtant géniale. On devine l’atmosphère aquatique de l’oeuvre, découvrant un poisson qui flotte légèrement dans le monde sous marin. L’eau n’est jamais représentée concrètement, elle est suggérée par les couleurs et leur lumière. Le caractère subtil et propre de la peinture emmène la figurine dans un rendu réellement profond, que l’on observe et regarde sous tous les angles, appréciant l’ensemble des touches colorées.
La Kraken’s Mistress n’est pas une figurine qui s’apprécie de loin, il faut s’en rapprocher pour se laisser envahir par son univers. Nous sommes projetés dans un ailleurs, dans un espace qui incarne lui même une magie. Nous avons envie d’aller plus loin, de poursuivre le champ visuel en profondeur, de respirer sous l’eau…
Deuxième place

L’espagnol Enrique Velasco est également de retour au Crystal Brush après The Walking Dead. C’est avec une pièce encore plus grande qu’il nous présente sa vision de la figurine, où la couleur est de nouveau sublime. La scène représente un garage Orks où des Grots fabriquent un char. Découvrir la figurine en photo en limite les angles de vue, mais nous apprécions les détails comme la légère pente ou le petit étage, avec les barrières brisées. Les portes délabrées laissent deviner des laboratoire où règne le plus grand des bordels, un Mad Doc Grotsnik traînant sans doute dans les parages…
La composition simple mais juste du diorama, la disposition des Grots humoristiques, la prestance du Mekano, en font une oeuvre riche qui ne lasse pas le regard. C’est encore une fois le genre de création qu’il faudrait apprécier en vrai. Si le thème fut déjà connu dans le passé, on ne peut qu’aimer cette nouvelle énergie, et tomber sous le charme infatigable des peaux vertes. Le contraste vert-jaune-métaux est surnaturel, divin.
Troisième place

Jeremie B. Teboul a re-participé au concours après sa victoire l’année dernière, mais cette fois-ci en collaboration avec Christian Hardy, qui signe la sculpture de la pièce. Avec une Enchanteresse qui apporte le changement des saisons, où le printemps prend le dessus sur l’hiver et la glace, c’est un mini diorama qui se dévoile devant nous. La cavalière compose le centre de l’oeuvre, mais c’est dans le décor, à la rencontre du monde animalier et des plantes, que se nourrit l’oeil du spectateur. L’oeuvre nous invite à découvrir tout ce qui compose la terre, ce qui en fait un organisme vivant et immense. Peinte avec une lumière blanche, la cavalière apparaît comme une divinité, elle rayonne dans un milieu lui même étincelant.
Une dynamique calme et apaisante ressort de la cavalière, comme si nous pouvions avoir totalement confiance en elle. L’objet-figurine n’apparaît pas comme les personnages de guerre que nous connaissons tant, mais comme une présence capable de nous guérir, dont la seule silhouette suffit à enchanter notre regard. Il s’agit ni de puissance ni d’étonnement, tout se manifeste de façon naturelle, en accord avec nos représentations de la Nature. Même la glace apparaît dans une véritable beauté.
La miniature ne nous met pas en relation avec un monde à part, mais avec notre monde, celui dans lequel nous sommes. La partie gauche du diorama, avec le calme de la rivière, la végétation et la faune sauvage, fonde une véritable harmonie. Nous avons tous conscience des trésors que nous réservent la Nature, mais jamais nous ne la contemplons entièrement. Nous la découvrons seulement avec notre corps, limités alors par notre taille et notre vue, jamais de façon universelle. L’avoir ainsi modélisée, écrite sur quelques centimètres de largeur, nous permet de la vivre encore d’une nouvelle manière. La Nature n’offrira jamais les mêmes expériences, elle est bien trop généreuse : elle n’est jamais finie, toujours là d’une quelconque manière pour répondre à nos éternels besoins.
Autres Participations
• Bloodstone, de Matt DiPietro
L’ambiance des Canyons avec ce diorama du suspense, où un cavalier est sur le point de se faire surprendre par des mercenaires. La peinture de la roche, dans ses nuances noires et bleues, impressionne.
• On your Feet, de Tom Ales
Une peinture académique avec ce Death Korp, dans une approche du gris intense et lumineux. Le décor nous immerge dans le monde urbain en ruine, là où ne règne plus que la guerre, mais aussi une formidable esthétique.
• Zero Hour, de Tom Ales
Un impressionnant diorama où une Valkyrie s’écrase suite à l’attaque d’un Tervigon. La dynamique est pensée dans tous ses détails : on anticipe les Crashs des véhicules, la panique du moment.
• Rise of the Cabrakan, de Curtis Shoemake
Entre la magie ancestrale et un monstre du futur, ce diorama est l’une des pièces les plus innovantes du concours. Nous découvrons une terre fantastique qui forme un absolu, un monde qui est plus qu’un monde.
• Ferrus Manus, par Aaron Lovejoy
Terminons enfin avec la peinture expressive d’une pièce Forge World, où le couleur nous emmène aussi loin qu’un Artwork. La puissance donnée dans les Osl résonne à travers toute la figurine, faisant de ce primarque Iron Hand une figurine vivante.
C’en est finit pour la Review de ce Crystal Brush, vous pouvez découvrir toutes les pièces primées ici, ainsi que la galerie de tous les participants. Si le concours a une portée commerciale, nous devons reconnaître le fabuleux Show qu’il offre chaque année, les chefs d’oeuvres nés. Et vous, où sont vos coups de coeur ?






















Merci infiniment pour cette rétrospective ^^
Si je puis me permettre (et à moins que je ne me trompe), on parle de « MaD Doc Grotsnik » et de « FerrUs Manus » je crois…
Serviteur ^^,
Morikun
Salut Morikun !
Ca me fait plaisir de te lire ici. Je te remercie pour ton commentaire et tes corrections, c’est très gentil d’avoir pris le temps de les mentionner.
à bientôt, bon travail dans ton temple :)
MAgnifique la pièce/dio de Jéremie et Christian HArdy, il s’ en dégage une atmosphère de dingue, j’ adore la partie où tu parles du rapport avec la nature.
Le dio ork envoie du lourd aussi, ça fait plaisir aux yeux! La première est magnifique techniquement, le drapé est incroyable!
Super article!
Je l’aime beaucoup cette pièce aussi, la partie que tu cites est ma préférée, tout y est très dense. Le dio orks est un truc de malade en peinture, le mec maîtrise vraiment son art, et la composition des gretchins est très bien pensée. Content que l’article t’ait plu.