[Rétrospective 2013] (4/4) Top Cinéma

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Le cinéma est en mesure de changer d’un coup votre regard sur le monde, d’ouvrir l’âme et de lui permettre de s’épanouir. Pendant que certains films explosent comme des bombes subversives, d’autres conjuguent l’image à la musique pour un émerveillement innocent . Une forme d’art marquée par la puissance et le choc, qui fut encore un bonheur à suivre en 2013.

Si il y a encore eu de très bons moments au cinéma, on remarquera cette année une certaine tendance des «bons films» à sortir regroupés. L’été fut par exemple un grand passage à vide, alors que des semaines ont vu se bousculer plusieurs grands films. Pas évident de maintenir une rigueur en tant que spectateur, quand on ne désire voir plus que des chefs d’œuvre.

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On peut dire que l’année avait très bien commencée dans les premiers mois, avec un nouveau Tarantino, la ressortie en 3D de Jurassic Park, puis un printemps du cinéma marqué par Spring Breakers et Cloud Atlas. De belles surprises ont continué à apparaître, avec des films très bien réalisés comme Le Congrès,  Ma vie avec Liberace, Capitaine Phillips, et même le modeste mais honorable Paulette. L’attendu The Master fut impressionnant mais presque incompréhensible pour les moins érudits. La deuxième partie de l’année a finie en beauté avec les gros morceaux que sont Gravity, Inside Llewyn Davis, la Désolation de Smaug et  Le Loup de Wall Street. Beaucoup de choses pour plaire à beaucoup de monde.

Le Top :

Si la tradition implique un top 10, je ne serais pas capable d’en placer autant dans ce classement personnel. Je n’ai pas vu assez de films, et je ne laisserai ici que ceux qui m’ont retourné l’esprit.

Cloud Atlas, de Andy et Lana Wachowski

Cloud Atlas semble naviguer seul dans une imagination libre mais très interrogée sur l’évolution humaine. Les réalisateurs de Matrix confirment leur virtuosité à faire de la science fiction et livrent un spectacle qui vous transporte dans l’univers, visitant au passage cinq destins à travers cinq époques. Si la dimension philosophique attendue n’est pas complètement atteinte, elle parle à l’ensemble du public et unifie l’homme dans l’amour et le rêve. Une œuvre qui insiste sur la portée de nos actes, sur l’importance de bien agir et de comprendre que chacun de nous transforme le monde. Un cinéma de vitesse  la fois enjoué, dramatique, dur et optimiste, évidemment fait avec le cœur.

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Django Unchained, de Quentin Tarantino

Avec son Django Unchained, Tarantino dégage une pure énergie et un film de Western très personnel. Son cinéma a grandi et les influences des maîtres trouvent une expression mûre et performante. Car en plus de nous livrer tout ce qu’on attendait de lui, l’humour, la violence, la musique, il va jusqu’à réaliser un très grand film à la fois juste et intelligent sur son sujet, qui pose plusieurs questions sur la traite des noirs. Dans une filmographie purement jouissive, il signe une œuvre en mesure de rendre le public plus heureux et mentalement plus actif. L’attachement que l’on peut avoir avec les personnages ou le plaisir à l’écoute de Rick Ross, témoignent d’un style unique désormais inscrit dans le très haut niveau.

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Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese

Quoi de mieux  pour finir l’année qu’un film de Scorsese ? Si Hugo Cabret témoignait l’année dernière d’un regard toujours novateur et  impliqué, il ne ressemblait pas aux films étourdissants dont seul le réalisateur de Casino détient les secrets de composition. Le Loup de Wall Street est si large, qu’entre l’interprétation de vos amis ou celle des Cahiers du Cinéma (à lire sans attendre), milles idées passeront. Film de sage qui questionne notre rapport à la jouissance, à l’entreprise et son patron, et finalement à l’essence d’une vente, il est sortit tel un ovni le jour de Noël. Du cinéma de subversion tel qu’on ne l’attendait plus, un film qui sait rendre au spectateur toute sa liberté et sa curiosité. Sans oublier le plaisir à l’écoute des dialogues, et devant le comportement de cette formidable bande de cinglés.

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Inside Llewyn davis, de Joel et Ethan Coen

Douloureux en étant magnifique, Inside Llewyn Davis est la nouvelle surprise d’Ethan et Joel Coen. Le  duo ne se repose jamais sur l’acquis de ses anciens films, et relit ici le parcours d’un jeune chanteur de Folk des années 60. Ce portrait d’une existence qui doit affronter le froid et le mépris que la société a pour elle même, est un flux d’espoirs et de désespoirs ininterrompus. Une œuvre qui nous donne l’impression de relire Nietzsche et d’être à nouveau convoqué au concept d’éternel retour. Mais aussi un voyage dans l’étrange surgit du réel, à travers des personnes discrets mais inoubliables.

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Gravity, de Alfonso Cuarón

Qualifié de révolution numérique et d’expérience hors du commun, Gravity est pour beaucoup le film de l’année. Après les 1h30 de projection, qui paraissent courtes sur le papier mais incroyablement riches en salle, on ne regarde plus le ciel de la même façon. Les plans depuis l’espace nous rappellent à quel point la Terre est magnifique. Le citadin, pendant qu’il  s’enferme dans des pensées souvent consacrées à des problèmes artificiels, en oublie la grandeur et ainsi la chance qu’il a de vivre sur cette planète. Les dernières minutes du film sont d’une puissance encore jamais vu au cinéma, et nous interrogent sur notre condition humaine. Adieu le mal être, il est maintenant question  de marcher et vivre dignement !

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 Spring Breakers, de Harmony Korine

A la manière du Loup de Wall Street, Spring Breakers a trompé tout le monde dans ses apparences, avec pour premiers déçus les fans des actrices. Rien ne donnait envie d’accorder du temps au film, mais c’était oublier le réalisateur caché derrière le projet. Harmony Korine dégage de la Spring Break une poésie à priori inconcevable,  mais qui  derrière sa caméra deviens réelle et touchante. En nous invitant à ouvrir notre esprit, pour l’humanité et le cœur des personnages, pour la fête et son essence, puis en dévoilant le revers de la côte américaine, il offre au public le film le plus explosif de l’année. Explosif pour nos sens et la connaissance que nous croyons avoir sur tout. Avec ses couleurs fluorescentes et la musique hallucinogène de Skrillex, Spring Breakers s’impose dans le cinéma comme un grand huit dans un parc d’attraction. La descente (en nous) fait peur, mais c’est seulement après avoir eu la tête à l’envers que nous penserons et virons mieux. Mieux que la montagne russe, l’instant profond mais court de ce sentir-vivre est construit dans le vrai cinéma : Celui qui ne fait pas de morale.

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Voilà pour les films que j’estime les plus brillants de 2013. Et vous, quels sont ceux que vous avez préféré ? Qui vont apporté quelque chose ?

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About Cyril Tuloup

Gère mondedep'titsbonhsommes.com, peint sur commandes et pour le plaisir. A une préférence pour les sujets animaliers et fantastiques mais apprécie tout ce qui touche à la miniature. Nourrit un blog Figovaure.