[Rétrospective] Tolkien dans la Figurine

Avec la sortie aujourd’hui du Hobbit : La désolation du Smaug, retour sur dix figurines couvrant l’univers de Tolkien. La gamme du Seigneur des Anneaux attire depuis des années l’attention des peintres, qui ont su en tirer des mises en scène passionnantes plus ou moins inspirées de la trilogie.

*

 Sortit en plusieurs versions, le Gollum fut l’une des pièces SDA préférées par les peintres, en particulier celle où il mange le poisson. Alexis Caltot plonge la créature dans une ambiance terrifiante. Le regard peint, les couleurs sombres ou encore le trouble de l’eau évoquent pleinement la folie du personnage. Une brume semble flotter au dessus de la pièce.

*

L’Australien Sébastien Archer, connu pour sa maîtrise incroyable des turquoises, nous livre une version très originale de Galadriel. Vêtue d’une tunique vert-émeraude, elle illumine un décor où une nature lente se marie à l’architecture, où il n’y a plus de séparation distincte entre ce qui est construit par l’homme et la Terre. Cette image de communion fonde une  esthétique personnelle autour de l’univers de Tolkien.

*

Olivier Bredy a transformé l’image que l’on pouvait avoir du Nécromancien, en l’adaptant à ses propres schémas de couleurs. Les variations de valeurs, les subtils fondus entre le violet, le blanc et le noir, trouvent une cohérence inattendue. Les dessins à main levée, d’esprits maléfiques et de visages démoniaques, accentuent le vrai mystère qui règne autour de la pièce.

*

Alexandre Vallet a réalisé un tour de force avec ce diorama sur la chute du Balrog et de Gandalf. La composition nous entraîne dans le mouvement vertigineux de la scène, pendant que la peinture nous impressionne par ses effets de lumière. On retrouve la même puissance dans les autres dioramas de l’auteur, que ce soit avec le Space Hulk ou Infected Mushroom. Une appropriation unique des figurines.

*

Alfonso Giraldes nous a bluffé avec le visage de son Arwen, qu’il a souhaité le plus proche possible de celui de l’actrice. L’excellent résultat est soutenu par une peinture douce et très bien définie. Le décor qui l’accompagne lui ajoute une richesse de lecture et l’ensemble forme une véritable harmonie. La version de Jérôme Otremba mérite également le détour.

*

Bruno Lavallée a travaillé sur plusieurs pièces du Seigneur des Anneaux, en leur apportant un traitement de pointillisme presque hallucinant. C’est son Boromir qui retiendra notre attention, car il impose l’équilibre parfait entre les textures, les lumières et la mise en scène. Le décor, d’un réalisme et d’une profondeur envoûtants, font ressortir la situation d’un héros à genoux. On se croirait devant un tableau de la Renaissance, tellement on oublie la technique devant l’émotion de la figurine.

*

 Jérémie Bonamant a consacré de nombreuses pièces à l’univers de Tolkien, dont ce diorama sur la demeure de Bilbon Sacquet. Peu de photos sont aujourd’hui disponibles sur le net, mais vous retrouverez une partie de sa construction sur cette page. Les dioramas en boîtes apportent une profondeur du regard, et on découvre ici de manière intime la chaleur d’un foyer. Entre la figurine et la miniature, une oeuvre bâtie sur les vertus de l’imagination et du rêve.

*

Devenu peintre Eavy Metal pendant un an, David Rodriguez possède un coup de pinceau incroyable, qui fait passer en photos une 28mm pour une 54. Avec cet Aragorn, il déclenche une dynamique simple mais percutante, offre un degré de réalisme hors du commun à cette échelle. La statue fait écho avec l’expression courageuse de l’homme, qui avance à la lumière du feu.

*

Ce Gandalf de Vivien Chesnel a marqué le public lors du Games Day français 2008. Perché sur un socle enneigé, le magicien gris avance et regarde le monde depuis les hauteurs de sa colline. La peinture est tellement belle que, ce qui est aurait pu être vu comme un socle trop grand, crée ici une atmosphère et un climat intérieurs. Toutes les couleurs de la figurine se répondent entre elles, une illustration grandiose du personnage inventé par Tolkien.

*

Jaume Ortiz a remporté avec ce Boromir la Slayer Sword espagnole de 2008. Ce peintre spécialisé dans la figurine historique nous démontre que  l’on peut faire une grande figurine sans l’habiller de Freehands, de couleurs vives ou de décors gigantesques. La qualité des fondus et l’attention prise à mettre en avant le visage dévoilent une maîtrise totale de la peinture. Chaque détail est réfléchi pour servir l’ensemble de la pièce, sans aucune surenchère, et le résultant final est bluffant de simplicité et de puissance.

J’espère que la rétrospective vous aura plu et donnée envie de vous immerger dans l’univers. Quels sont vos coups de cœur parmi ces pièces ? Quelles figurines auriez vous rajoutés au classement  ? N’oubliez pas de venir me dire ce que vous avez pensé du film. Bonne séance à tous  :)