Nous allons voir au travers de ce tutoriel comment réussir la peinture d’une musculature. La technique n’a rien de compliqué mais demande par contre beaucoup de patience, et nous garantit souvent beaucoup de plaisir.
Comment souvent je part d’une sous couche blanche. Elle me permettra de travailler par transparence et de dessiner mes ombres en « survolant » la peinture pour ne « l’épaissir ». J’ai passé plusieurs glacis (ou lavis appelez ça comme vous voulez, c’est juste de la peinture diluée qui sèche presque instantanément après le passage du pinceau). Le premier passage donne un résultat très pâle.
À ce stade tous les creux ne sont pas recouverts de peinture et je vais effectuer de nouveaux passages. La dilution reste la même.
Je remarque que les volumes qui seront les plus clairs à la fin sont légèrement plus foncés que les ombres. Parfois, à trop tirer une peinture liquide, la sous couche réa-parait dans les creux. J’y remède avec des glacis que je concentre davantage dans les ombres.
Je continue dans ce sens pour avoir une surface à peu près homogène. Ce n’est pas grave du tout si l’aplat n’est pas parfait, il est même préférable que les muscles soient légèrement blanchâtres.
Il est ensuite temps de commencer le travail d’ombrage. Je prend une teinte de chair plus sombre que la précédente, elle porte le nom de Dwarf Flesh.
Je poursuis mes ombrages au Dwarf Flesh, je ne passe mon pinceau que sur les zones d’ombres pour dessiner les volumes et les mettre en valeur.
Il faut ensuite commencer le travail de lumières en passant des glacis de Elf Flesh sur les volumes principaux. Bien sûr je veille à ne pas repasser les ombres, la dilution doit permettre à la peinture de sécher presque directement après le passage du pinceau.
Je continue mon travail en ombrant et éclaircissant successivement la peau.
Et encore !
En photo le brun ressort un peu trop rougeâtre, mais vous aurez à peu près ce genre de teinte après encore deux ou trois glacis appuyés dans les ombres :
Un glacis de Dwarf Flesh est ensuite passé sur toute la figurine, notamment sur les plus grandes lumières. Il va uniformiser les contrastes et atténuer les transitions.
Je renforce à nouveau mes ombres avec un peu plus de Dark Flesh dans le mélange. La dilution reste la même.
Je reprend mes lumières en ajoutant une pointe de jaune de Naples (Golden) à l’Eflf Flesh dans le but de réchauffer ma teinte. Je commence à limiter ma zone d’éclaircissements pour mettre en avant les zones les plus en évidence.
J’ajoute une pointe de bleu (Midnight Blue) aux ombres pour travailler la profondeur des muscles. Puis je fait la même chose en refaisant un mélange de Dwarf Flesh et Dark Flesh mais en y ajoutant du violet (Lich Purple).
Je reprend les lumières en ajoutant au mélange du Elf Flesh et de jaune une pointe de blanc. Je multiplie mes passages avec une peinture diluée que je tire vers les les zones les plus éclairées, le haut de la figurine et les muscles supérieurs.
Viens l’étape amusante des nuances où on enrichit les teintes de la peau. Dans l’ordre j’éclaircis mes ombres avec un (et un seul) glacis de violet auquel j’ai rajouté une pointe de blanc, puis je passe un jus de rouge sur certaines zones du visage et du dos, puis un glacis de jaune vif sur les zones de lumière intenses, comme le devant de la tête. Si j’ai trop atténué certains points de lumière je peut repasser des glacis de Elf Flesh ou de blanc. Enfin on peut passer des jus très transparents de violet dans les ombres à proximité des lumières tendant vers le jaune afin de créer un contraste de couleur.
Et enfin après plusieurs jus de Graveyard Earth (j’ai utilisé un très bon équivalent P3) je me suis servi d’un coton tige et de vernis brillant pour simuler la sueur sur le front et entre quelques muscles. Voici le genre de résultat vers lequel on peut tendre en suivant cette méthode (la flèche n’est pas encore fixée) :
J’espère que ce tutoriel vous inspira, j’aime beaucoup rédiger ce genre d’article même si je pense que la recherche par soi même est beaucoup plus excitante :) Si j’avais à refaire cette teinte de peau j’y aurai passé encore plus de temps en essayant de travailler d’autres valeurs. Bonne peinture amigo !







































C’ est cool de voir ta manière de traiter la peau on voit que tu travailles beaucoup en glacis et quasi dès la couche de base ce qui est plutôt étonnant ! Je suis d’ accord avec toi pour la recherche par soi-même il faut essayer de son côté pour se forger ses propres techniques même si on part parfois dans l’ inconnu ! En tous cas le résultat est très chouette, un beau projet ! :)
Depuis quelques temps quand la pièce me le permet je ne fait plus d’aplat pour vraiment profiter de la sous couche blanche, ça permet d’avoir des transitions assez douces :)
Je vois qu’on n’a pas vraiment les mêmes techniques, perso je préfère travailler avec de la peinture assez peu diluée (parfois je laisse simplement la palette humide faire son boulot), et je pars d’une base très unie et moyenne, sur laquelle j’ombre d’abord, avant de revenir à la couche de basse, puis j’éclaircis, les glacis et les lavis nuancent ma couleur et adoucissent tout quand c’est trop le bordel au niveau des dégradés ou des contrastes.
D’ailleurs, tu as essayé la recette du magic wash ?
En tout cas c’est du beau boulot, je retiens le coup du coton tige pour la sueur. ;)
Je travaillais comme toi avant, les ombres d’un coup, les lumières ensuite, mais je préfère ombrer et éclaircir progressivement maintenant.
Non je n’ai pas essayé la recette du magic wash, que je ne connaissais pas d’ailleurs, je fait des tests ce soir :)
Vraiment sympa ce tuto ;) !
Cette figurine doit vraiment être super pour s’exercer à la peau, avec les grandes surfaces et les volumes exagérés !
Après au niveau de la technique je pense que ça dépend aussi de la nature de ce qu’on peint: la peau se prête bien à l’exercice de glacis sur sous couche blanche car c’est une matière vivante, avec beaucoup de nuances. par contre je trouve que sur une cape ou n’importe quel habit (même si lui aussi à des nuances), il est plus simple de travailler en partant d’une couche de base plus opaque.
La fig était idéale pour travailler à la fois la technique pur et l’émotion. C’est très vrai ce que tu dit sur les tissus, rien ne vaut des fois une bonne couche de base :)
Une p’tite question, quel est la couleur de ton tout premier passage de lavis ?
Ah oui j’avais oublié de préciser… C’est du elf flesh accompagné d’une pointe de dwarf flesh :)
Merci beaucoup pour ta réponse.